3 bonnes raisons de profiter du Brexit

À la fin du mois de mars 2019, le Royaume-Uni aura dit bye bye à l'Union Européenne. Triste divorce, car en perdant l'allié britannique nous perdrons la seconde puissance économique de l'Europe. Ceci étant, faisons nôtre la devise de William Shakespeare - « ce qui ne peut être évité, il faut l’embrasser » - et tentons de positiver avec 3 bonnes raisons de profiter du Brexit.

3 bonnes raisons de profiter du Brexit

« Bienvenue business !»

On se souvient du «Fuck business !» de Boris Johnson (ex ministre des affaires étrangères, partisan échevelé du hard brexit). L’injure pourrait se retourner en un profitable « bienvenue business !» pour la France. 

Dixit le Financial Times : « Paris va triompher, comme capitale de la finance ». Le match est serré car Francfort, Amsterdam, Dublin, Luxembourg déroulent le tapis rouge. Et Londres n’a pas encore dit son dernier mot. Mais la France a fait ce qu’il faut pour attirer investisseurs et entrepreneurs, en modérant sa fiscalité, en allégeant les procédures d’installation, en prévoyant de garantir temporairement un taux de taxation de 30 % pour les bonus des gérants de fonds d'investissement venant à Paris…

Pour Jamie Dimon, patron de JP Morgan, la France "sera l’un des grands bénéficiaires du Brexit".  Sa banque s’y prépare. Elle n’est pas la seule. La troisième banque américaine, Wells fargo, prévoit le transfert d’activités à Paris. La banque City, Morgan Stanley, Bank of America, Goldman Sachs, HSBC, le japonais Nomura et bien d’autres scrutent désormais le pays de Colbert avec un autre regard. Selon le Financial Times, 70 sociétés de gestion d'actifs ont réclamé une licence pour opérer depuis notre hexagone.

Paris rêve de devenir City-sur-Seine. On parle de 3.500 emplois directs et 30.000 emplois indirects. Il y a encore du travail… Mais ce qui est sûr, c’est que Paris avance avec le vent dans le dos tandis que Londres piétine avec un sérieux fog devant les yeux.

Bienvenue Business

 

Cocorico, l'attractivité tricolore reprend des couleurs.

L'année dernière, les investissements étrangers ont progressé de 31% chez nous, contre seulement 6% au Royaume-Uni.  Selon le baromètre EY de l’attractivité 2018, la France a rattrapé son retard sur l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Pour la première fois, Paris est jugée plus attractive que Londres.

Notre capacité d'innovation et de recherche est citée par 35% des dirigeants interrogés qui mettent en avant la place de la France dans le projet européen, le vivier de talents - ça, c’est pour vous les cadres ! -, et le rayonnement touristique. Par ailleurs, ils sont 56% à juger efficace l'accompagnement à la création de startup.  

On le sait, le Royaume-Uni brille dans les TIC. Mais les startups britanniques seront-elles aussi rayonnantes après le Brexit ? « Il ne faut pas oublier que 40% des startups anglaises sont créées par des étrangers, tout comme la moitié de leurs ingénieurs » rappelle Bernard Liautaud, directeur général du fonds d'investissement londonien Balderton Capital. Avec le Brexit, l’esprit d’ouverture de la société britannique, cher aux startupers et autres geeks, risque d’en prendre un coup.

Où aller ? Eh bien pourquoi pas en France, elle qui se rêve en « start-up nation » ?

Son écosystème arrive à maturité. Il y a suffisamment d'incubateurs, de soutien public et de fonds privés pour financer les startups. Des initiatives comme la French Tech, Bpifrance, Station F ou l'École 42 ont fait forte impression dans le monde anglo-saxon.

Toujours selon l'enquête du cabinet EY, 77% des investisseurs disent même avoir « confiance en l'avenir de l'industrie en France ». Non, vous ne rêvez pas, la France n’est plus considérée comme le dinosaure économique d’autrefois. De fait, ces cinq dernières années, les projets d'investissements industriels étrangers ont augmenté de 52% en France, contre 17% au Royaume-Uni.

Bref, le climat change à notre profit. Et cela, c’était avant que le Brexit n’entre en vigueur ! Qu’en sera-t-il dans un an, lorsque contrôles douaniers, réglementations et taxes isoleront le Royaume Uni ? A la fin du XIXème siècle, on célébrait à Westminster « the Splendid Isolation ». A l’époque déjà, il s’agissait de se tenir à l'écart des affaires européennes. Mais comme on le sait, les affaires des uns deviennent, tôt ou tard, le problème des autres…

Soyons sportifs, restons gentleman !

Enfin, face au Brexit, soyons sportifs.

Avis aux amateurs : le Brexit pourrait forcer les clubs anglais à moins recruter de joueurs à l’étranger. Le gouvernement britannique songe en effet à soumettre les sportifs venant de l’UE aux mêmes contraintes que ceux venant d’autres pays pour obtenir un permis de travail. Avec un peu de chance, ces stars des stades viendront stimuler les championnats français.

En somme, d’un mal - le Brexit - il se pourrait que nous tirions un peu de bien.