Candidats, recruteurs, fuyez le ghosting !

Se faire « ghoster » : cette expression devenue tendance s'attache aux employeurs qui, engagés dans un processus de recrutement avec un candidat, n'ont soudain plus aucune nouvelle de ce dernier, restant parfois sans solution de remplacement pour le poste à pourvoir.  

Le phénomène s'affiche à la hausse sur un marché de l'emploi tendu, voire pénurique, où cadres et experts reçoivent assez de propositions pour céder à la tentation de « planter » un recruteur en cours de route quand survient une offre plus alléchante.

Ghosting - S&you

Le ghosting n'est évidemment pas l'apanage des candidats. Il peut aussi relever d'employeurs qui abandonnent une piste de recrutement sans fournir la moindre explication à l’intéressé(e), ni même prendre la peine de l'informer.

Une pratique à l'exact opposé des fondamentaux de S&you : nos équipes s'immergent au préalable dans l'entreprise cliente pour donner aux candidats un maximum d'informations utiles sur le poste, l'activité et l'environnement de travail; elles les accompagnent tout au long du processus de recrutement, et plus encore au moment crucial de la décision d'accepter le job; enfin elles débriefent systématiquement avec les talents qui n'ont pas été retenus et gardent le contact avec eux dans la perspective d'une prochaine opportunité de recrutement.

De quoi réduite au strict minimum le risque de « ghosting »... et rappeler pourquoi il n'est jamais bon de se transformer en fantôme :

Parce qu'il faut développer ses savoir-être

Le ghosting résulte souvent d'une peur ou d'une paresse : celle d'expliquer à son interlocuteur pourquoi on a décidé de rompre la relation - le ghosting est du reste un terme issu des applis de rencontres. Or annoncer de mauvaises nouvelles, objectiver une situation malaisée, fait partie du B.a.-ba managérial. Prévenir un recruteur - ou un candidat - de sa défection, c'est ainsi l'occasion, au-delà de l'élémentaire politesse, d'exercer des savoir-être souvent revendiqués dans son CV ou - côté recruteur - dans les valeurs de l'entreprise : sincérité, honnêteté, transparence...

Il s'agit donc, au fond, de montrer sa cohérence et sa fiabilité en toute circonstance. Sans appréhension superflue : un recruteur (ou un candidat) ne vous en voudra jamais de lui parler avec franchise - il connaît la règle du jeu. Il est même probable que votre image sorte rehaussée, et a minima préservée, de cette démarche.

Parce qu'il faut ménager l'avenir

S'abstenir de tout ghosting, c'est donc conserver avec le recruteur une passerelle, un lien de confiance, qui pourra peut-être se réactiver plus tard, à une prochaine opportunité. Il n'est jamais bon d'insulter l'avenir, et d'autant moins que le monde professionnel est petit. Le consultant en recrutement que vous avez « ghosté » aujourd'hui sera peut-être, demain, votre DRH. Le candidat que vous avez oublié d'informer deviendra peut-être un manager influent.

Jouer les fantômes, c'est prendre le risque qu'à chaque prise de références, chaque dîner de promo, au gré d'une rencontre de hasard, surgisse le spectre de votre égarement d'un jour. À cette aune, le ghosting est une faute de goût doublée d'une faute professionnelle.

Parce que... les réseaux sociaux !

L'effet boomerang d'un ghosting peut même dépasser la sphère professionnelle directe. Il suffit qu'un employeur ou un candidat, sous le coup de la déception, vous apostrophe sur les réseaux sociaux pour que votre e-réputation si chèrement acquise, votre branding si patiemment construit s'expose aux vents mauvais d'un bad buzz mondial... Au regard des dommages encourus, comme en vertu de l'élémentaire courtoisie, il vaut cent fois mieux passer un coup de fil que de s'inscrire aux abonnés absents !

Si le sujet vous intéresse, nous vous recommandons ce pertinent billet de Jane Ashen Turkewitz, fondatrice du cabinet de recrutement Hi-Touch Executive Search.